Le 28 juillet 2012 avait lieu la 16ème édition du concours international de dancehall queen qui a lieu chaque année à Montego Bay (Mobay) en Jamaïque, dans le stade du Pier One (une discothèque locale). Un des plus gros évènement de l’île avec le Reggae Sumfest. Toutes ces soirées mirent en avant le 50ème anniversaire de l’indépendance politique du pays.
Depuis sa création, l’international dancehall queen competition a fait des émules et d’autres concours de dancehall queen sont organisés à travers le monde ; comme ici au Japon. Pourtant, celui-ci a le mérite d’être l’instigateur du mouvement et de prendre place là où tout a commencé, en Jamaïque.
Cette date réuni des danseuses venues du monde entier pour se voir allouer le titre si convoité de dancehall queen internationale de l’année ainsi que la récompense se chiffrant à un million de dollars jamaïcains.
Nous arrivons à 1h du matin. Le présentateur et le public chantent « everybody wants to come in jamaïca ». Il y a une bonne ambiance.
Les DJs commencent à ce succéder. Dans la tradition dancehall le DJ est celui qui tient le mic, c’est à dire qui entraîne le public, chante avec lui, crie et danse. Plusieurs fois son nom sera prononcé : DJ Crazy Chris. Il met l’ambiance.
Puis un autre présentateur se présente. De son nom Brian Brown, il dira qu’il arrive tout droit de Londres où il assista à la ceremonie d’ouverture des J.O.
Des jeux avec le public. On demande aux femmes qui savent « break it down » (littéralement les femmes qui savent « casser ça ») de venir sur scène. Deux se présenteront : Dagaras de Toronto et Chiney. Chiney appellera son mouvement « Twin ». Quant à la seconde elle soulèvera et dansera « sur » Brian Brown. Il dira prétendument choqué « I’ve never been lifted by a woman before » (je n’ai jamais été soulevé par une femme avant cela).
Vidéo :
Combien y a-t-il de personnes ce soir ? Au moins 10 000 c’est certains. En tous les cas, il n’y a pas d’âge, toute la Jamaïque est représentée dans le public.
Puis on revient un instant à la compétition en elle-même. Au départ 50 concurrentes puis 34. Voici quelques unes des participantes dont les 20 finalistes – il nous sera difficile d’obtenir cette liste car celle qui fit premièrement présentée par les organisateurs était erronée :
1. Hot mummy (du Japon)
2. Manami (du Japon)
3. Piss Kiss (du Japon)
4. Nami Kurisu (du Japon)
6. Shamara Johnson alias Baby Sham, 19 ans, de la Jamaïque
7. Sherine Scarlett alias Sher-Rumbaar, 21 ans, de la Jamaïque
8. Rochelle Scott alias Bubbla, 22 ans, de la Jamaïque
9. Keja Christie alias Tall-Up, 19 ans, de la Jamaïque
10. Weudys Rolong alias Luna, 25 ans, du Venezuela
11. Nirelle Badibanga alias Pinky Diamond, 26 ans, des Etats-Unis
12. Wendela Idun alias Vendela Black out, 20 ans, de Suède
13. Sarah Fronteau alias Shisha, 26 ans, de France (Guadeloupe)
14. Maria Moncheva, 18 ans, d’Autriche
15. Masaki Hirita alias Boom Boom, 34 ans, du Japon
16. Valérie Tavcar, 28 ans, d’Autriche
17. Melpo Mellz, 27 ans, de Suède
18. Ebony Dhqempress Richardson alias Empress, 29 ans, des Etats-Unis
19. Angelica Persson, 24 ans, de Suède
20. Magalie Gustave alias Aaxxia, 25 ans, de France
21. Noemi Tebaloi (Kaylee) ou Naomi, 28 ans, d’Italie
22. Afro, de Pologne
23. Ashley Lindsey alias Baby Star, 20 ans, de la Jamaïque
Autres/OTHERS photos (80 – 94)
(Photos de Snap Dat Photography)
MILIEU DE SOIREE
Doit-on vous dire qu’à cet instant un homme dans le public s’écroule complètement saoul à nos pieds et se vomi dessus ?
Une fois les présentations faîtes de nouveau, les tubes s’enchainèrent à nouveau. Des danseurs présentent une nouvelle danse nommée Press-Play laquelle simule le fait de presser le bouton play sur un lecteur cd/mp3. Ensuite nous assistons à un défilé de mode. Tous les vêtements sont présentés avec les etiquettes magasins.
Puis le final est un passage en maillot de bain. Peu de modèles sont minces et elles represententent la beauté jamaïcaine.
Les participantes au concours reviennent. Elles auront 90 secondes chacune pour convaincre lors de ce passage.
Un entracte.
La dancehall queen de 2006 fait une apparition rapide et montrera qu’elle a toujours « le truc ».
Puis des DJ maintenant. Ils mettent le feu !
Il est 4h40 du matin cela commence à être long. Mais enfin on nous annonce le top ten.
Un autre passage. Elles ont 60 secondes cette fois-ci. Lisa Phat est surprenante et pas trop mal. Shisha est notre choix personnel pour la gagnante. Et Tall-up semble la favourite des spectateurs.
Puis une entracte encore. Des jeux. Des godemichets à gagner.
5h10 le top 5.
Puis des bla bla interminables, des remerciements aux sponsors. Un presentateur parlera pendant de longues minutes d’une de ses amies qui a eu un accident. Les gens s’endorment, partent.
LA FIN
5h35 le top 3 :
3ème place : Boom Boom
2nde place : Shisha
1ère place : Sher-Rumbaar
Et là c’est le drame. Tout s’enchaîne. Des bouteilles venant du public sont jetées. Un photographe sur la scène est touché en pleine tête. Il y a une quinzaine de personnes sur la scène sans compter une femme dans un fauteuil roulant.
Tout le monde essaie de fuir. Des cris. Le présentateur essaye de terminer sa présentation mais il n’y a rien à faire. La foule est en mouvement. Les autres lancent des projectiles, non-satisfaits du résultat.
Devant les barrières à l’entrée ça recommence. Des dizaines de bouteilles viennent s’exploser aux pieds des coureurs. D’autres hommes et femmes se mettent à en lancer eux aussi. On ne sait plus qui est qui. Les jeunes filles effrayées se cachent n’importe où.
Enfin nous avons pris de la distance. Nous allons prendre un taxi. Nous laissons derrière nous beaucoup d’incompréhension. Les gens qui ont fait cela n’ont manifestement aucune éducation.
Beaucoup de questions aussi. Pourquoi avoir réagi comme cela ? La gagnante est jamaïcaine alors ou est le problème ? Les deux dernières favorites l’étaient (Sher-Rumbaar et Tall-up).
La gagnante pourra-t-elle marcher la tête haute malgré tout et porter son titre avec fierté ? Pourquoi dans un tel événement (ou quelque gros évènement musical que ce soit) on servirait encore des bouteilles de verre aux consommateurs au lieu de verres en plastique ?
Encore une fois, pourquoi une réaction si excessive ? De toute façon à l’entrée nous avions eu un signe. Un homme fouillé devant nous s’était vu confisquer un couteau. Et la chose choquante est qu’ils le laissèrent malgré tout avancer. Combien comme lui entrèrent ? Nous vous laissons sur cette réflexion d’une superbe soirée ruinée à la fin par d’incompréhensibles réactions.
Zafro 
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